Développer des opportunité
L’éducation est un service public essentiel. Les visionnaires du 19ème siècle avaient compris l’intérêt de développer l’éducation auprès du plus grand nombre. Jules Ferry mis en place l’école obligatoire et cela contribua largement au développement de la prospérité du 20eme siècle. Notre système éducatif s’est ensuite adapté pour développer une main d’œuvre de plus en plus qualifiée, pour accompagner le développement de l’industrie et des services, notamment avec le développement des études supérieures pour le plus grand nombre. D’un côté, cela a permis des avancées scientifiques et techniques, et de l’autre, de faire émerger une élite basée sur le savoir.
Depuis un peu plus de 30 ans, nous vivons l’effet continu de deux chocs simultanés : la mondialisation et la technologie. Au lieu de s’adapter à ces opportunités, la France est en déclin, et cela a contribué au développement de trois problèmes liés à l’éducation. Premièrement, même si l’éducation représente une part importante du budget de l’État avec 160 milliards d’euros par an, le déclin assèche les moyens disponibles pour répondre aux besoins. Cela se manifeste par exemple avec la mise en place de Parcours Sup qui rationne l’accès de certains étudiants aux filières de leur choix, ou par le manque d’effectifs dans le corps enseignant, ou par des rémunérations relativement peu élevées. Deuxièmement, notre modèle éducatif a été conçu pour former les jeunes mais dans un monde où les métiers évoluent, notre système n’est pas conçu pour former les adultes aux ajustements du marché de l’emploi. Il y a certes eu le développement de la formation professionnelle avec l’émergence des formations courtes, mais celles-ci mènent souvent vers des métiers qui payent peu. Enfin troisièmement, notre culture rationnelle nous a mené vers un système éducatif fondé sur l’acquisition du savoir mais ne développe pas suffisamment l’approche empirique, pourtant essentielle pour le développement des capacités d’entreprendre, d’imaginer et de décider.
L’action politique que nous proposons consiste à faire évoluer notre système éducatif pour l’adapter aux besoins d’une économie tournée vers la mondialisation et la technologie. Nous proposons de renforcer notre système éducatif, notamment en redirigeant une partie des ressources humaines et financières de la suradministration. L’objectif est que notre système éducatif permette à tous de développer leur plein potentiel, à tout âge. Pour cela, nous proposons des réformes de l’éducation qui concernent tant les enfants que les adultes.
Pour les enfants, nous proposons d’abord de généraliser le jeu d’échecs à l’école primaire avec une reforme simple, peu coûteuse, mais avec le potentiel d’affecter le développement cognitif des générations futures. Ensuite, nous proposons d’enseigner l’anglais dès le primaire, lorsque c’est facile d’apprendre une langue étrangère. Enfin, nous proposons de l’informatique en matière principale du collège au lycée, avec le même nombre d’heures que le français et les mathématiques. Il ne s’agit pas d’une initiation à l’informatique, mais d’une formation approfondie qui permettra à toute une génération de se lancer dans la vie avec un niveau d’informaticien débutant. L’informatique est une matière différente des autres car c’est une matière qui permet de développer l’apprentissage par la méthode empirique, par l’expérience. Et si toute une classe d’âge y est exposée, cela éveillera des vocations qui pourront plus tard se transformer en des réussites technologiques et économiques.
Pour les adultes, nous proposons d’ajuster le système éducatif à la mise en place la réforme de la réforme de l’assurance chômage universelle. En effet nous proposons que tout le monde puisse se reformer vers un nouveau métier grâce à un droit universel à la formation. Il s’agit d’aller au-delà des formations professionnelles courtes et de permettre à ceux qui sont actuellement en décalage avec les besoins du marché de l’emploi de suivre une formation longue, d’un minimum de deux ans, que ce soit au lycée professionnel, en BTS, à l’université, en école de commerce ou en école d’ingénieur. Pour accompagner les étudiants et les adultes en formation, en plus des dispositifs existant tels que les bourses d’étude, nous proposons un prêt étudiant qui permettra à tous d’étudier dans une plus grande sérénité financière.
Notre vision de l’État et de l’économie nous mène à proposer un investissement important dans le service public de l’éducation. Cela nécessitera des moyens supplémentaires, qui seront redirigés de la suradministration. Faire évoluer l’éducation d’une machine à apprendre en une machine à opportunité économique, tel est notre vision de l’éducation.